Bulletin n°17 à télécharger
Gaël Clément (à droite) et Pascal Fournié
Pendant la fouille dans le falun
Fabrice Dupeyroux et Pascal Fournié tentent d'identifier des fossiles
Le public totalement captivé par la conférence sur les coelacanthes
Comparaison entre la taille du coelacanthe, de deux ancêtres et de l'homme
Gaël Clément parle du régime
alimentaire des coelacanthes
Pascal Fournié très attentif aux propos tenus par Gaël Clément
Fabrice Dupeyroux et Gaël Clément peaufinent les derniers réglages
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Magnifique soirée pour une rencontre passionnante avec Gaël Clément et le coelacanthe
Vendredi 18 mars 2016 au THB à La Flèche
Cette soirée consacrée au coelacanthe restera sans nul doute l'une des plus belles depuis la création de Fous de Nature en février 2013. Le sujet y est évidemment pour beaucoup car rarement abordé. Mais une conférence est réussie à la condition que l'intervenant soit captivant. Et c'est le moins que l'on puisse dire de Gaël Clément, paléontologue au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris. Directeur scientifique de l'expédition Gombessa menée avec Laurent Ballesta en Afrique du Sud en 2013, il s'est parfaitement adapté à son auditoire, 85 personnes séduites par ses récits et ses explications.
La soirée commençait par la projection du film "Rencontre avec le coelacanthe" retraçant l'expédition d'une équipe confrontée à des contraintes techniques majeures puisque devant plonger à plus de 100 mètres pour filmer des coelacanthes, ces poissons vivant dans les profondeurs marines. Pour à peine deux minutes de descente et une vingtaine de minutes d'observation et de prises de vues, il fallait compter plus de quatre heures de remontée par paliers, et cela de façon quotidienne ! Un exploit pour ces plongeurs expérimentés.
Outre les magnifiques images ramenées par Laurent Ballesta et ses coéquipiers, la pose d'une balise Argos allait permettre de dévoiler quelques secrets de la vie des coelacanthes. Néanmoins, les données scientifiques recueillies n'allaient pas répondre à toutes les questions. Placée sur un seul spécimen pendant neuf mois, la balise a permis d'en savoir un peu plus sur les habitudes du poisson en fonction de la température de l'eau, de la lumière et de la pression (déterminant ainsi la profondeur). Mais rien concernant sa reproduction et sa longévité. S'agissant de ses habitudes alimentaires, elles sont en partie connues grâce aux individus qui ont été pêchés et qui ont fait l'objet d'une étude du contenu stomacal. Parmi les proies ingérées, on y trouve des anguilles, des petits requins, des seiches...
De nombreuses questions ont été posées durant la conférence, montrant ainsi toute la curiosité du public. En fin de discussion, Gaël Clément expliquait la place des ancêtres des coelacanthes actuels qui, rappelons-le, ne sont pas des "fossiles vivants" comme cela est trop souvent écrit. Apparu il y a près de 400 millions d'années, l'ancêtre du coelacanthe a évolué sur une branche différente des tétrapodes, les animaux à quatre pattes dont l'Homme fait partie.
Pendant de nombreuses années encore, les coelacanthes seront étudiés par les chercheurs. Reste à assurer la pérennité des deux espèces connues (Latimeria chalumnae et Latimeria menadoensis) confrontées à de nombreuses menaces : pollution, pêche intensive, croyances populaires, collectionneurs privés ou encore les constructions portuaires.
Une chose est certaine, nous ne les rencontrerons jamais dans des aquariums car à peine arrivés à la surface de l'eau, ces poissons décèdent en quelques heures !
Nous tenons à remercier tout particulièrement Fabrice Dupeyroux qui nous a permis de rencontrer Gaël Clément à la fin de l'année dernière. Sans lui, cette soirée n'aurait pas eu lieu.
Le week-end se prolongeait pour Gaël, Fabrice et son épouse, Pascal Fournié et sa fille, avec une sortie dans le falun. Quelques dents de requins, dents de daurades, dents broyeuses de palais de raies et autres oursins fossilisés ont été découverts durant ces fouilles. Une leçon de paléontologie sur le terrain en compagnie d'un spécialiste, que pouvions-nous demander de mieux ?
